mardi 20 janvier 2009

Mes derniers dîners en ville

Fête gourmande en grande Banlieue
Cormeilles (27)
On l’a connu parisien étoilé aux fourneaux de la Braisière. Bernard Vaxelaire a fait le pari réussi d’ouvrir un vrai bistrot de campagne ancré à quelques kilomètres de la mer. Dans une maison qui a revisité ses allures normandes (tons frais vanille et violine), il a ouvert spontanément sa cuisine aux influences du pays d’Auge : croustillants de pieds de cochon aux bulots, lisettes au vin blanc, rognons de veau à la lie-de-vin, pommes de terre farcies aux moules ou salade d’encornets aux épices, fromages fermiers et soupe de fruits d’été du vieux garçon (gardez-lui une petite place). Une cuisine du marché entre terre et mer, à des prix tout doux, qui donnent envie d’y laisser son rond de serviette.
Restaurant Gourmandises
29 rue de l’Abbaye
27260 Cormeilles
tél. 02 32 42 10 96.


La Salumeria
Répétez après moi : sa-lou-mé-ri-a. Ça veut dire épicerie en italien. Ici, c’est une chouette cantine transalpine (ouverte par l’équipe de la Pizzetta voisine), qui bobo-ise tranquillou cette avenue chic. La terrasse étant très demandée, ne rechignez pas à grignoter à l’intérieur, et reluquez dans la vitrine les produits en v.o. : bresaola, parmigiano et tutti quanti. Sachez qu’on ne sert pas de plats chauds ici, à part des paninis exquis (fromage de Lombardie, tomates et beurre aux truffes, par exemple). Mais encore ? Des carpaccios de boeuf ou d’espadon fumé, ou de potiron au fenouil, sésame, romarin, et une tarte ricotta-poire. A arroser d’un Nero d’Avola (Sicile), et avanti ! Entre 20 et 40 €, selon le vin...
20, avenue Trudaine, Paris-9e
Tél. : 01 42 82 06 32


SOBANE
Loin des restos « barbecues coréens » enfumés, ce micro-resto aux murs patinés de brun est une vraie bonne pioche. La carte ? Coréenne en diable. Elle vous fait voyager avant même que n’arrivent les assiettes. Lancez-vous au hasard : salade de bulots au piment rouge (hot !), raviolis grillés au porc et à la ciboulette... tout est frais, bien fait, exquis. Le clou de la maison, c’est le menu « gourmet » servi au déjeuner : salade fraîcheur (petits légumes avec granité soja), raviolis et poulet épicé grillé, poisson cru, bœuf sauté aux poivrons verts et sésame noir, riz gluant, dessert du jour, le tout pour 16,50 € ! On arrose d’un thé explosif au gingembre, et on remercie pour tant de grâce. Bravo ! Carte, env. 25 €.
5, rue de la Tour-d’Auvergne,
Paris-9e.
Tél. : 01 48 78 02 91.


Yugaraj
Paris (75)
Voyage au pays des épices
Avec le courant furieusement tendance de la cuisine « fusion » qui aime
mêler les gourmandises mondiales, le retour aux sources permet de remettre
les pendules à l’heure. Voilà près de vingt ans que cette maison très joliment
décorée et parfaitement tenue par Kulendram Mayapen entraîne les Parisiens sur les chemins buissonniers de la cuisine indienne. Bonne nouvelle, la maison est au meilleur de sa forme. Un cuisinier habile invite au voyage dans une gourmandise singulière qui requiert le sens de la mesure et les secrets des épices. A partir de produits signés par les meilleurs producteurs, il grille, saisit et mitonne des crevettes, des poissons, des volailles et de l’agneau en les mystifiant par des saveurs magiques. Très vite, on perçoit la différence entre un grand restaurant et une gargote exotique. Les déclinaisons du tandoori apparaissent comme exceptionnelles, les filets de poisson à la noix de coco rappellent un voyage à Goa, le chicken tika (au poulet de Bresse, s’il vous plaît !) est aussi fondant que savoureux et le bara kebab, jarret d’agneau aux épices et aux herbes, signe un plat magnifique. Pour le dessert, optez pour l’ananas Victoria à la cannelle, il est sublime. Incidemment, le voyage indien apprend que les épices ne veulent pas dire
le feu dans la bouche mais plutôt un sens des nuances et une sublimation des saveurs. Menu entrée + plat à 19€, pour le déjeuner, du mardi au vendredi. Menu à 29,80€ et 45€ à la carte.
Yugaraj
14, rue Dauphine
75006 Paris
tél. 01 43 26 44 91


BIGARRADE
Il souffle ici un air de printemps : murs blancs peints d’arbres délicats, chaises vert pomme, suspensions design. Un air chic, aussi, avec service plus que parfait et grands sourires. Le chef vient d’un palace, ça laisse des traces... jusque dans l’assiette, tirée à quatre épingles. Le menu déjeuner nous a scotchées : bouchée de thon au yuzu, saint-jacques aux asperges, herbes et ail des ours, ris d’agneau aux cacahuètes et radis, colin aux épinards et agrumes, gâteau au chocolat avec crème gélifiée coriandre-citron et glace mangue. Le tout était divin, malin, cuit à la perfection, et... nous a coûté 35 ¤ par personne (le soir, c’est plus cher). On a compris pourquoi on a eu tant de mal à avoir une table !
106, rue Nollet,
Paris-17e.
Tél. : 01 42 26 01 02.


LE GAIGNE
Dans la tendance « mon resto est un mouchoir de poche », celui-ci est très mimi. Murs blancs, touches violettes sur les nappes et tableaux légumiers, on sent l’endroit qui monte, qui monte. Le chef, passé chez des grands (Gagnaire, Anton), se donne un mal fou et fait (souvent) mouche. Ses cromesquis de morue au cresson sont bons, bien qu’un poil trop tièdes, son « pâté en croûte » de mozzarella, tomates, courgettes et poivrons est amusant, bien qu’un poil trop froid, son rouget au plat, sauce curcuma, est frétillant. Côté desserts, on voulait juste goûter la compote de rhubarbe à la crème de mascarpone et au romarin, mais c’était tellement bon qu’on a tout dévoré. Avouez que ce serait vraiment dommage de ne pas partager cette nouvelle adresse avec les copines… A partir de 16 € (déjeuner).
12, rue Pecquay,
Paris-4e.
Tél. : 01 44 59 86 72.


Rustique et chaleureux
Paris (75)
Reprenant un bistrot des années 40, Hide Ishizuka le titi japonais, ancien sommelier du château Cordeillan-Bages à Pauillac affiche une gouaille parisienne pour mettre les gourmands dans sa poche. Il a déniché un chef enthousiaste, un bon professionnel qui illustre une cuisine nostalgique, mais savoureuse. Ne cherchez pas les molécules dans les assiettes, mais, du concret, du sensuel. La démonstration est faite de main de maître avec des terrines superbes, un saucisson de Lyon pommes à l’huile franchouillard, un steak au poivre à la sauce pointue qui réchauffe l’émotion et une exquise crème brûlée au pommeau. Pour les vins, l’ancien sommelier connaît le métier sur le bout de la langue et sa carte recèle des trésors.
Le Petit Verdot
75, rue du Cherche-Midi
75006 Paris,
tél. 01 42 22 38 27.


Mythique
Reims (51)
Poulain de l’écurie Ducasse, Didier Elena est venu de New York pour rependre un lieu mythique. Un regard serein sur le classicisme et un penchant marqué pour les déclinaisons des saveurs. La langoustine royale est proposée en chaud et froid avec une noix coraillée, des noix, des pistaches et des amandes ; le ris de veau est cuit à blanc et croustillant, accompagné de jambon blanc, de poireaux et de tomme de Groze et le caramel en croustillant de pralin est rafraîchi au Carambar.
Autant de préparations qui confessent une technique irréprochable et une vraie maîtrise des mariages de saveurs.
Reste que le service parfait et l’impression exquise de vivre en dehors du temps font des Crayères une étape exceptionnelle (les chambres sont sublimes) à une grosse heure de Paris.
Château Les Crayères
64, bd Henry- Vasnier
51000 Reims
tél. 03 26 82 80 80.


Crêperie de poche
Le Croisic (44)
Qui va au Croisic se doit d’essayer de percer le secret des galettes au blé noir de cette petite crêperie, secret jalousement gardé depuis 1936. La carte ? Quelques originalités (aux saint-jacques, à l’andouillette) mais surtout des classiques qu’il ne faut en aucun cas rater. Goûtez à la jambon-fromage et demandez d’où vient le fondant de la garniture (nous, on a fait chou blanc !). On en prend une, puis une autre…
Vient enfin le moment du sucré et, forcément, on se laisse tenter par la classique beurre-sucre, qui arrive coiffée d’un généreux morceau de beurre au sel de Guérande qui fond lentement, lentement… Pour réveiller tout ça, une bolée de cidre fermier et vous voilà requinqué, prêt pour une balade sur la côte sauvage toute proche et un grand bol d’air de l’océan en prime. Le plus : une petite terrasse de 16 places au calme dans la rue piétonne.
Crêperie Le Bot
6 rue Marine
44490 Le Croisic
tél. 02 40 23 02 07.


Classique éclatant
Paris (75)
L’enseigne est un hommage à Auguste Escoffier, fameux cuisinier qui lança le Ritz et inventa la pêche Melba. Il revendique une inspiration classique qui ne refuse pas la modernité. Sa poitrine de cochon rôtie servie avec d’exquis légumes relevés d’un pistou d’herbes éclate de gourmandise.
Quant au thon aux piquillos accompagné de haricots tarbais au chorizo, il révèle un cuisinier qui n’hésite pas à faire résonner les goûts tonitruants. Ajoutons aussi le soufflé au chocolat qui montre un vrai savoir-faire et illustre le plaisir des souvenirs
Auguste
54 rue de Bourgogne
75007 Paris,
tél. 01 45 51 61 09.


Bonne Pioche
Paris (75)
Essayez de changer vos habitudes et partez de la très jolie carte des vins pour décider du menu. Le Morgon de Marcel Lapierre, vin de fraîcheur mais de belle vivacité, vous conduira vers le thon mi-cuit mariné au gingembre. Envie d’un Mas Lachevalière de chez Michel Laroche, doux et typé, un Trois Grappes toujours de la même maison ? Alors le dos de cabillaud croustillant, ragoût de blettes, cardons et citron confit sera son accompagnement. Et parce que c’est un vrai coup de coeur (mais peut-être plutôt un vin « d’hiver »), laissez-vous tenter par l’ultra-moelleux fondant au chocolat qui fera honneur à l’Arzelle, un Saint-Joseph des Vins de Vienne. Derrière toutes ces bonnes choses, Eric Martin, arrivant tout droit de 17 ans de bons et loyaux services aux commandes des salles des plus grandes tables étoilées de la capitale.
L’ami Marcel
33, rue Georges Pitard
75015 Paris,
tél. 01 48 56 62 06.

imprimer le documentImprimer la Page

Mes derniers dîners en ville

VAPEUR GOURMANDE
Vous aussi, vous êtes au régime ? Alors, foncez dans ce joli petit resto où l’on cuit tout à la vapeur, y compris le tournedos Rossini (on n’a pas goûté), et où l’on rehausse les plats avec des sauces infusées d’herbes mystérieuses. On commence par d’exquis rouleaux de saumon et de mozzarella ou une bonne grosse assiette de légumes (signée Joël Thiébault), servis avec un peu d’aïoli et d’anchoïade, on continue avec un tataki de bœuf vapeur à la citronnelle ou un râble de lapin à la pimprenelle, on termine avec un rouleau de fruits exotiques : c’est tendre, délicat, différent. Et pour une fois, en sortant, on ne culpabilise pas (trop). Env. 35 €.
49, rue Balard,
Paris-15e.
Tél. : 01 45 57 71 90.



Bistrot sympa pour cuisine sans bla bla
Envie de faire une pause entre le foie gras de la belle-mère, la dinde du 24 et la bûche de la tante Rose ? Alors poussez la porte de l'Amuse-Gueule, un bistrot très " Paris "où un beau zinc vous accueille en toute simplicité pour un verre de vins naturels (une bonne vingtaine) et quelques fines tranches de charcuterie de chez Conquet. Si vous venez le jeudi ou le vendredi, ce sera " coup d'blanc " et huîtres Marennes Oléron en provenance directe du producteur. Pour le dîner, place à une cuisine franchouillarde allant des oeufs mayo à la terrine de campagne en passant par le tartare, le confit ou le poisson du jour. Pour le " light ", deux grandes salades et une omelette avec de la roquette. Les desserts se la jouent classique et valeurs sûres : tiramisu, mi-cuit au chocolat, tarte maison. Un petit resto à l'accueil convivial et à l'ambiance décontractée où il fait bon se retrouver...
L'amuse-Gueule,
10, bd Morland ,
75004 Paris, tél. 01 44 59 85 51.
Fermé lundi soir, samedi midi et dimanche.


LE SALON
Vous avez envie de vous lover dans le canapé de Deneuve ? Ça tombe bien, il vous tend les bras. Enfin, entendons-nous : ici, la grande Catherine a assuré la déco, et on s’y sent comme chez soi, à défaut d’être vraiment chez elle. Mais ne rêvez pas, elle ne vous fera pas la popote, une charmante équipe s’en charge. Soupe de brocolis au bleu, poulet sauté au basilic, charcuterie ibérique, salade de lentilles au concombre et à la coriandre, crumble pommes-citron, fondant au chocolat (d’après la recette de la star, paraît-il)... Que du frais et du bien fait. Ce qui, dans un endroit avec supplément d’âme et terrasse d’enfer, est déjà beaucoup. Env. 20 €.
13, rue Victor-Cousin (au-dessus du cinéma Le Panthéon),
Paris-5e.
Tél. : 01 56 24 88 80.


Grand Cru à petits prix
Paris (75)
Sébastien Altazin propose un menu au rapport qualité-prix tout à fait honnête : tartare de sainte-maure, ratatouille et poireaux frits (assaisonnés avec justesse), cervelle de canut sur pomme rosevald en robe des champs, confit d’agneau aux abricots accompagné d’un croquant riz aux amandes, pavé de cabillaud rôti au chorizo et, pour la note sucrée, un millefeuille croustillant de fruits rouges qui, sous ses allures légères, se révèle bien plus gourmand qu’il n’y paraît. En ce qui concerne le vin, laissez-vous guider. Les deux associés du restaurant ont leurs entrées dans le Bordelais et une belle connaissance en la matière.
Le Café moderne
40, rue Notre-Dame-des-Victoires
75 002 Paris,
tél. 01 53 40 84 10.


Cantine branchée à toute heure
Paris (75)
Voilà une adresse pour bruncher, déjeuner, dîner et même traîner jusqu’à 2 h du matin. DLe plateau-minute vous permet de papoter avec une amie autour d’un repas frais et équilibré : une assiette de légumes croquants cuits à la vapeur, accompagnés de morceaux de thon poêlés ou de poulet, un grand « verre » de potage et une salade de fruits frais parfumée à la vanille. Si vous avez des envies d’autres choses, la carte assure certains classiques et s’évade avec une bouillabaisse version Toi ou un must de pommes de terre (en robe des champs au saumon, en galette au foie gras et en purée truffée). Et comme le restaurant possède son propre pâtissier, il serait dommage de ne pas se laisser tenter.
Toi Restaurant
27, rue du Colisée
75008 Paris
tél. 01 42 56 56 58.


Bar de gourmets
Les choses les plus simples sont parfois les plus difficiles à trouver. C’est le cas de la salade qui le plus souvent n’a pas fière allure au restaurant. Tantôt molle, tantôt noyée sous la sauce. Alors imaginer une laitue fondante et croquante à la fois, lavée, assaisonnée certainement feuille à feuille pour être parfaite, puis reconstituée dans sa belle forme de fleur. Un pur délice…
Et quand on est capable de ça, la suite ne peut être qu’à la hauteur : tartare de poisson, sésame et guacamole, gnocchi au jus de champignons, ou encore ce tofu et carottes sautées à la coriandre, le quinoa au gingembre à piocher dans les plats végétariens(une belle initiative !).
Les desserts ne sont pas en reste et l’on hésite entre croustiller pour un millefeuille ou craquer pour une tartelette aux framboises, dôme de fruits goûteux sur une pâte sablée au beurre. Et côté boisson, changez et déjeunez au thé puisque ce bar de palace en propose quinze dont l’excellent thé vert japonais Sencha Yamaton.
Un avant-goût de la cuisine du chef du Bristol, Eric Fréchon,
Deux-étoiles au Michelin et très certainement trois dans l’édition 2009… A partir de 26 €, sinon comptez plutôt 50 €. Ouvert tous les jours.
Hôtel Le Bristol,
112, rue du Faubourg Saint-Honoré,
75008 Paris,
tél. 01 53 43 43 00.


L’ÊPIGRAMME
Alors, il donne quoi le petit bistronomique dont bruisse tout Paris ? Un seul mot : é-pa-tant ! Dans une no-déco assez radicale (murs de pierre, tomettes, chaises à l’écossais abricot improbable), l’accueil est exquis, et les ardoises irrésistibles. Commençons par le carpaccio tiède de tête de veau, tendre, moelleux, avec une sauce gribiche comme on n’en fait plus, ou avec les saint-jacques rôties dans leur coquille, caressées d’un beurre aux piquillos, ouh, la, la, que c’est bon ! Formidables aussi : le parmentier de joue de bœuf ou le boudin maison sur son lit de betteraves et de poires. Quant aux desserts, avis aux grands gourmands, ici règnent des choux à la crème de haute tenue. Environ 30 €.
9, rue de l’Eperon,
Paris-6e.
Tél. : 01 44 41 00 09.


LE JULES VERNE
Ducasse et la tour Eiffel, encore plus que Sarko et Carla, c’est le mariage de l’année ! Atmosphère feutrée, vue irréelle, l’alchimie est parfaite. Comme le service. Comme le fauteuil en carbone. Comme la carte en or massif : homard et truffe sur rémoulade de céleri, daurade marinée au citron et caviar, filet de bœuf au foie gras, sauce Périgueux, pommes soufflées (en forme de tour Eiffel !). Ici, même les endives au jambon s’habillent glamour, d’un jus truffé. Le dessert, un soufflé au pamplemousse, est un chef-d’œuvre de doux-amer. So what ? La quintessence de la french touch, la magie en plus. Seul hic : deux mois de réservation. Mais, c’est bien connu, l’attente aiguise l’appétit...
Tour Eiffel,
pilier Sud,
Avenue Gustave-Eiffel,
Paris-7e.
Tél. : 01 45 55 61
44. 75 € au déjeuner, 200 € environ au dîner.


LE DALI
La déco de Starck + la cuisine d’Alléno (3 étoiles dans la salle d’à côté) + l’hommage au pape dusurréalisme = Le Dali, resto « abordable » (notez bien l’usage des guillemets) du Meurice. A la carte : des choses « SANS » (lipides, complexes...) ou des choses « 100 % » (plaisir, chocolat...). Euh, et dans l’assiette, ça donne quoi ? Un consommé de bœuf, miso et gingembre explosif, de délicates ravioles de langoustines, un tarama de cabillaud aérien, un jambon-purée qui fait son intéressant, des linguine à l’encre de seiche et aux palourdes, ou une tatin SANS pâte (des pommes, quoi). Un chic et chouette exercice de style. A partir de 60€
228, rue de Rivoli,
Paris-1er.
Tél. : 01 44 58 10 44.


BAM
BAM, quèsaco ? « Bar à manger ». Ah bon. Un resto, quoi, dans le genre bistrot. Murs en pierre, sol en céramique à l’ancienne, mezzanine gris souris, et sourire du (beau) chef dans la cuisine apparente. On commence par un cappuccino de lentilles, pschitté au siphon dans l’assiette qui contient déjà un blanc-manger au lard et aux sucs de café. Rigolo, et très bon, comme la crème de potiron et sa chantilly à l’orange. On poursuit par un bœuf mariné ultratendre à la citronnelle et au gingembre ou par une poitrine de cochon confite à la sauge servie avec une bonne polenta aux champignons. Pour finir, les shots de Carambar et leur granité au café sont gourmands comme tout, de même que le crumble aux poires et au chocolat, très réussi. Et, comme tout cela est servi dans la joie et la bonne humeur, on dit oui ! Env. 35 €.
13, rue des Lavandières-Sainte-Opportune,
Paris-1er.
Tél. : 01 42 21 01 72.


SOBANE
Loin des restos « barbecues coréens » enfumés, ce micro-resto aux murs patinés de brun est une vraie bonne pioche. La carte ? Coréenne en diable. Elle vous fait voyager avant même que n’arrivent les assiettes. Lancez-vous au hasard : salade de bulots au piment rouge (hot !), raviolis grillés au porc et à la ciboulette... tout est frais, bien fait, exquis. Le clou de la maison, c’est le menu « gourmet » servi au déjeuner : salade fraîcheur (petits légumes avec granité soja), raviolis et poulet épicé grillé, poisson cru, bœuf sauté aux poivrons verts et sésame noir, riz gluant, dessert du jour, le tout pour 16,50 € ! On arrose d’un thé explosif au gingembre, et on remercie pour tant de grâce. Bravo ! Carte, env. 25 €.
5, rue de la Tour-d’Auvergne,
Paris-9e.
Tél. : 01 48 78 02 91.

imprimer le documentImprimer la page

Mes derniers dîners en ville

Pourquoi pas la banlieue ouest toute proche
Le Gorgeon
C’est bien simple, depuis que ce bistrot a ouvert ses portes, il ne désemplit plus, du petit déj’ au dîner. Pourquoi ? Parce que parigot, parce que gouailleur, parce que bon, tout simplement. Parquet, comptoir acajou, nappes blanches, murs crème et lampes émeraude, en plus, il est mignon tout plein. Quand arrivent les assiettes, on a envie de sauter de joie : longtemps qu’on n’avait pas vu un si bel œuf mayo ! Bien aussi : le pied de cochon désossé aux lentilles, arrosé d’un minervois Les Arpettes de Jean-Baptiste Senat, et suivi d’une crème caramel mortelle. Vite, à Boulogne !
Env. 30 €.
42, avenue Victor-Hugo,
92100 Boulogne-Billancourt.
Tél. : 01 46 05 11 27.


BLACK CALAVADOS
Le mythique club de nuit, dont le resto chic n’avait pas l’assiette très choc, vient de donner carte blanche à Frédérick Grasser Hermé pour concevoir une carte noire… So what ?
La nouille molle aux truffes (noires) façon Dalí, dans son plat (noir) made in Cadaqués, incroyable, quoique pas autant que le tournedos de foie gras aux haricots black turtle, ou le fish & chips au ketchup (noir), réalisé selon la méthode secrète de Heston Blumenthal, un des meilleurs chefs du monde.
Au dessert, les noirs plaisirs continuent : figues
(noires) rôties au coulis de mûres, sponge cake aux fruits des bois et sucre noir… Plus faim ? Alors, essayez le black kiss, un sucre myrtille en forme de baiser, à tremper dans une vodka (noire). L’expérience gourmande de l’automne ! Env. 80 €.
40, av. Pierre-Ier-de-Serbie,
Paris-8e.
Tél. : 01 47 20 77 77.



Viet’ de poche
Paris (75)
Il est assez improbable de pousser la porte de ce resto de poche à la devanture commune. Pourtant, le choix serait judicieux, car ici la cuisine vietnamienne est authentique et généreuse. Raviolis maison moelleux à souhait, soupe Saïgon revigorante et parfumée, de bouchées de nonne (gluten sauté), insolites, mais savoureux sans oublier le classique bobun, cette délicieuse salade de boeuf, vermicelles et crudités. Et si vous avez pensé à commander leur fameuse crêpe vietnamienne, qu’il n’y a pas trop de monde et que la cuisinière est d’accord, alors vous dégusterez un plat d’une rare finesse qui vous laissera un souvenir mémorable. Laissez le vin de côté et contentez-vous du thé gracieusement offert, dès votre arrivée et vous sortirez de là comblé !


AFARIA
Aux commandes : Julien Duboué, ex de chez Drouant, et sa femme, qui arrive tout droit de chez Flora Mikula. Quel pedigree ! Blanc, rouge, rayé basque, le lieu est pimpant comme tout, le sourire de la patronne aussi. Sur ses conseils, on dévore quelques tapas à l’ardoise : boudin aux pommes en croûte de moutarde, jambon de truie, avant de
passer aux choses sérieuses, mais alors, vraiment sérieuses. Lieu rôti au chorizo avec haricots tarbais en cassoulet (et cuisse de canard confite !), parmentier d’effiloché de
boeuf aux girolles, ris de veau braisé aux cèpes. C’est extra, généreux, délicieux. Et ça continue au dessert : la salade de fruits au gingembre et aloe vera est étonnante, et personne ne résiste au plateau de gourmandisesà tremper dans le chocolat. Courez-y avant tout le monde ! Env. 35 €.
15, rue Desnouettes,
Paris-15e.
Tél. : 01 48 56 15 36.



Les Fines Gueules
L’équation est simple : un bon chef + des bons produits = un bon resto. Alors, pourquoi on ne voit pas ça plus souvent ? Un endroit mignon, un serveur sympa, une ardoise canon : assiette de tomates bio from le sieur Joël Thiébault, petits poireaux aux sardines ibériques, andouillette pochée (de chez Thierry Daniel), tartare de limousine (de chez Hugo Desnoyer) au parmesan, agneau confit aux olives, riz au lait, tarte aux pommes, etc.
Le seul problème, avec tout ça, c’est qu’en sortant d’ici aucune chance de rentrer dans un 36 chez les créateurs du quartier ! Env. 40 €.


A l’Iliade
Pour la cuisine turque et un jarret de veau confit aux carottes.
59, rue de Belleville,
75020 Paris,
tél. 01 42 01 19 22.



Les Elysées du Vernet
Paris (75)
Exquise adresse
Au fond, le passé a du bon quand il regarde la gourmandise. Ancien second de Joël Robuchon, Eric Briffard joue du piano comme personne. Connaissance parfaite de la partition des produits, justesse dans les saveurs et technique époustouflante affirment un talent rayonnant. Habile et malicieux, il revisite les classiques en leur
insufflant un air de modernité sans renier sa formation classique. L’automne dernier, il avait épaté son monde avec un fastueux pithiviers de gibier à plume et son tourteau breton à la crème froide au vin jaune illustre un savoir-faire exceptionnel. Bien dans sa peau et dans son terroir, il travaille avec le même bonheur, le cochon des Aldudes, la volaille gauloise blanche, l’épaule d’agneau de
Lozère et le citron de Menton. Quant au décor, une verrière signée Gustave
Eiffel, c’est l’un des plus extravagants de Paris. A la carte, l’addition peut atteindre des sommets mais le parfait menu du déjeuner à 59€ permet de découvrir une cuisine bien dans ses repères tout en tutoyant le luxe.
Les Elysées du Vernet
25, rue Vernet,
75008 Paris
tél. 01 44 31 98 98


Tendance…
Cocotte par-ci, cocotte par-là ! La poule et ses dérivés font un tabac en ce moment. Vous avez découvert la librairie La Cocotte dans les pages précédentes, et certainement déjà commandé un plat servi en cocotte dans un restaurant. Et maintenant, pourquoi ne pas aller déjeuner dans un charmant micro resto-poulailler? Principalement féminine, la clientèle caquette joyeusement entre deux boutiques et une omelette, baveuse juste comme il faut. Car à la carte, l’oeuf se décline en omelette donc, mais aussi à la coque, au plat, brouillé, ou cocotte. Et c’est à vous de décider si vous les préférez nature, aux champignons, aux poivrons, au foie gras, etc. Vous pouvez aussi choisir le coco burger (avec des muffins anglais et des pignons dans la viande), une salade composée, un potage ou la quiche du jour. Avec un peu de patience (le service, charmant au demeurant est très long), vous arriverez à vous laisser tenter par un dessert (yaourt maison, « savoureux chocolat » qui ressemble plus à un cake, crêpes etc.) ou une friandise (madeleine, financier à 1,50€ pièce) qui ne viendront même pas plomber l’addition. OEufs au plat nature 8€, omelette coco (bacon- parmesan) 13€. Brunch le samedi et le dimanche à 22€.
Coco & co,
11, rue Bernard Palissy,
75006 Paris,
tél. 01 45 44 02 52.
Fermé le lundi.



Haute gastronomie à petit prix
Sur la route des vacances des sports d'hiver, prévoyez un petit détour et une longue pause déjeuner ou mieux encore, une halte nocturne au Clos des Sens. Récompensé cette année d'une deuxième étoile au Michelin, Laurent Petit " artisan culinaire " (dixit lui-même), vous entraîne dans son monde où la création est reine : meurette d'inversé d'oeuf au plat, poisson sauvage, 44 ° à coeur, "Aglandou" cryogénisée...le mystère demeure jusqu'au dernier moment, celui où l'on ose démolir l'assiette au décor épuré et mettre " l'oeuvre " à la bouche. Plus sages, le bouillon de poule faisane et les noix de saint-jacques accompagnées de ses strates de légumes n'en sont pas moins savoureux. Au coeur de la Haute-Savoie, le " van " de fromages (plateau serait trop réducteur) s'impose, tout comme la (re)découverte d'un Chignin Bergeron? de cette Roussette Marestel 1988 (si, si, certains vins de Savoie vieillissent bien) ou autres vins blancs minutieusement choisis qui vous feront changer d'a priori sur les vins savoyards.
Ne manquez pas son menu " prémices gourmandes " servi au déjeuner en semaine. Il se compose de plusieurs mises-en-bouches, d'un plat du jour et d'un dessert et avec un micro-supplément (4 €) vous avez même droit au fromage ! Menu " prémices gourmandes " 33 €. Autres menus à partir de 48 €.
Le Clos des Sens,
13, rue Jean Mermoz,
74940 Annecy-le-Vieux,
tél. 04 50 23 07 90.
Fermée dimanche soir, lundi toute la journée et mardi midi.


imprimer le documentImprimer la Page

Mes derniers dîners en ville

LE VINGT 2
Et un bar à vins, un ! Dans la série petit-bistrot-sympa-qui-se-la-pète-pas, celui-ci est à noter sur vos tablettes.
Murs de brique, horloge géante, grand comptoir, cuisine apparente, on se croirait dans un village, d’autant que les serveurs se feraient volontiers potes avec tous les clients. Qu’est-ce qu’on mange ? Des tartines, avec une crème carotte-cumin, une cervelle des canuts bien relevée, une crème de poivrons (un peu plus pataude), des soupes aux légumes d’autrefois (panais, potimarron), d’exquis sablés salés aux champignons et lard fumé ou aux poireaux et
chèvre frais. Les appétits plus virils iront jusqu’à la plancha du jour (un porc au gingembre honorable), voire jusqu’aux desserts costauds comme le pain perdu à la banane. Côté cave, le très fruité Temps des cerises d’Axel Prüfer, à 18 €, est une vraie bonne affaire. Env. 30 €.
22, rue Desnouettes, 
Paris-15e. 
Tél. : 01 45 33 22 22.


Cafê Salle Playel

Fenêtres immenses, rideaux rouge théâtre, mobilier noir et blanc : bienvenue dans l’ancien espace majestueux des cours de danse de la Salle Pleyel, aujourd’hui transformé en joli restaurant. 
Aux manettes : Hélène Samuel, du Délicabar. 
Au piano : Sonia Ezgulian, cuisinière espiègle.
 A la carte : des assiettes légères mais gourmandes, comme la crème de chou-fleur et lamelles de saint-jacques snackées ou le saumon fumé aux poireaux et fromage blanc. 
Ensuite, on peut craquer sur le Café Pleyel Burger aux cèpes, tout en rondeur, mais celles qui surveillent leur silhouette de danseuse lui préféreront une belle assiette de légumes à la plancha, marinés au wasabi. 
Exquis, tout comme la gremolata, offerte pour parsemer ces petits plats. 
Le soir, l’endroit est magique pour déguster, avant le concert, une assiette de foie gras avec un verre de vin. Environ 30 €.
1er étage de la Salle Pleyel, 
252, rue du Faubourg-Saint-Honoré,
Paris-8e. 
Tél. : 01 53 75 28 44.


Etoiles des neiges
Saint-Martin-de-Belleville (73)

Aux fourneaux, René Meilleur, cuisinier autodidacte, resté dans sa vallée de Belleville pour promouvoir une cuisine montagnarde, élaborée et créative (récompensée d’une étoile au Guide rouge). Il travaille avec son fils devenu pâtissier, sa fille et son gendre. On se laisse volontiers guider pour le vin, en grignotant les « sucettes au beaufort » : une bouteille de Mondeuse ou un verre de Roussette réservent de belles surprises et promettent d’escorter avec panache, un filet d’omble-chevalier (des lacs savoyards), une soupe de cèpes crémeuse et son cappuccino de lard ou encore un ris de veau, bouillon de pot-au-feu à l’achillée millefeuille (une plante du coin, cueillie cet été par le chef). Comme le restaurant est aussi un petit hôtel de charme, vous pouvez pousser la gourmandise jusqu’au petit déjeuner avec confitures maison, fromages de la région et pain croustillant.
La Bouitte, Hameau de Saint-Marcel
73440 Saint-Martin-de-Belleville
tél. 04 79 08 96 77.


LE SIX ODÊON

Non, il n’y a pas que Camdeborde à l’Odéon ! Pour preuve, à quelques mètres, ce resto chic, feutré, doux comme un pashmina, idéal pour un déjeuner de filles. En ce jour glacé, la soupe de pois cassés réchauffe les cœurs. Suivent un filet de bœuf sauce foie gras, à manger à la cuillère tant il est tendre, et un gâteau de pommes de terre, au foie gras lui aussi, spécialité de la maison, gourmand comme c’est pas permis. Un saint-marcellin servi entier avec pâte de coing et toasts grillés, ou un cheese-cake canon aux fruits rouges nous donnent envie de paresser ici tout l’après-midi. Il faut dire que les dames de la maison (trois sœurs, paraît-il) dorlotent tellement leurs clients que l’on n’a pas du tout envie de partir... Env. 45 €.
6, rue de l’Odéon, 
Paris-6e. 
Tél. : 01 44 41 09 72.


Clos de charme

Le Sud offre encore ses arrière-saisons et ses déjeuners dehors, sous une tonnelle ou à l’ombre de grands arbres. Au Clos, comme le chef vient d’arriver de la capitale, autant vous dire que l’on profite au maximum de la terrasse située derrière le restaurant.
Aux fourneaux, Benoît Dargère, un ancien de chez Alain Passard (son « référent ») et chef consultant du Pétrus dans le XVIIe à Paris (il partage encore son temps entre les deux endroits). Une cuisine simple et savoureuse laissant place au meilleur des produits : Saint-Jacques sauce orange et dés de mangue, finement relevées de pourpier, de cerfeuil et de riquette, divine côte de veau de lait fondante accompagnée de cèpes du pays, tarte fine à la fourme d’Ambert gratinée recouverte de lamelles de poires ou d’un millefeuille à la vanille fraîche. Une carte qui évolue selon le marché et les envies du chef. Menu à partir de 19€ (à midi). Carte 50€ environ.
Le Clos de Saint-Basile, 
351, av. Saint-Basile,
06250 Mougins, 
tél. 04 92 92 93 03.
Fermé mardi et mercredi.


LA CANTINE DU TROQUET

C’est la fin des vacances ? 
On vous a trouvé une bonne raison de rentrer à Paris : 
Christian Etchebest a ouvert un nouveau resto ! Si vous aimez la cuisine authentique, vous le connaissez forcément, ce Basque magnifique, chef du cultissime Troquet (Paris-15e). 
Eh bien, voici son annexe, un lieu tout simple, tout frais, de grandes tables d’hôte, et le tableau noir pour les plats du jour : oreilles de cochon craquantes en salade (ne dites pas beurk, vous en redemanderez !), velouté de petits pois glacé (à tomber) servi dans son gros pichet. 
Et, pour la suite, poitrine de porc Ibaïona rôtie, une irrésistible crapulerie servie avec des frites qui ne le sont pas moins, poulet rôti au jus d’olives noires, boudin grillé à la perfection… 
Encore faim ? Ça tombe bien, la panna cotta est divine, comme le morgon de Marcel Lapierre, qui a arrosé tout ça. 
L’addition ? Même pas mal. 
Seul hic : pas de réservation possible. 
Ça va être l’émeute, courez ! Environ 30 €.
101 rue de l'Ouest, 
Paris 14ième.


Tea time au calme
Paris

Valéria et Anne (la mère et la fille) régalent une clientèle d’habitués, adorateurs d’endroits cosy et autres petits salons de thé.
On grignote à toute heure des salades de toute fraîcheur, des plats chauds, légers et savoureux (lentilles à la purée épicée, papillote de poulet à la citronnelle), avant de se laisser tenter par les douceurs.
Généreux crumbles, incontournables scones, gros gâteaux au fromage blanc, gâteaux au chocolat (du brownie au fondant en passant par le très moelleux aux amandes), compote sans sucre pommes-poires pour se régaler sans culpabiliser, et un gâteau aux marrons. La vingtaine de thés servie vient de chez Dammann, une belle référence en la matière.
Les Deux Abeilles
189 rue de l’Université
75007 Paris
tél. 01 45 55 64 04.


Cuisine passionnée et allègre
Paris (75)

De sa longue parenthèse californienne, Gilles Epié a ramené une sérénité
rayonnante.Désormais chez lui, il a conçu un lieu en blanc et orange qui lui ressemble : sans prétention et sans affectation. Ses voyages lui ont donné les bases d’une cuisine allègre et agile qui ne doit rien à personne. Des plats directs et enlevés aux saveurs marquées qui jouent juste comme le montrent une superbe anguille au taboulé, des coquilles Saint-Jacques relevées d’une sauce soja, le formidable et craquant cabillaud mariné-rôti ou la magnifique aile de pigeon au foie gras, un classique revisité mais pas destructuré. Côté sucré, signalons aux amateurs un aérien millefeuille express et un beignet de glace à la noix de coco, souvenir de Los Angeles.
Citrus Etoile
6, rue Arsène-Houssaye
75008 Paris
tél. 01 42 89 15 51.


En passant par la Normandie 
Petite musique
La Perrière (61) 

Dans un décor intimiste, servis par une jeune femme charmante, on aime cette cuisine toute en délicatesse. D’un jambon fermier du Perche à un émincé de volaille aux morilles, d’une simple salade au vinaigre de framboise à un fromage de brebis, tout est préparé et servi loin des rusticités alentour. Quant aux pâtisseries (craquant au chocolat, financier à la pistache, sablé à la framboise), au diable les régimes ! On peut aussi les goûter l’après-midi avec un thé excellent. Malgré les cacahouètes servies à l’apéritif et les serviettes en papier, la petite musique de cette maison, où l’on se sent comme chez soi, n’est que calme et volupté.
La Maison d’Horbé
Grande-Rue
61360 La Perrière
tél. 02 33 73 18 41.


Saveurs & partage

Surtout n’allez pas dire que le Pinxo est un restaurant de tapas. L’idée d’Alain du Tournier est de proposer des plats morcelés en deux ou trois portions afin que chacun puisse « pincher » dans l’assiette du voisin. Et quel bonheur de ne
pas avoir à choisir entre le marbré de chèvre frais, aubergine et roquette ; le crabe royal en rouleau végétal ; le cabillaud, quinoa crémeux et râpée de brocolis ou la noisette de gigot d’agneau de lait. Pour les desserts, l’idée est la même, mais a-t-on vraiment envie de partager avec les copains les poires fumées et le (sublime) gâteau au chocolat noir ou le morceau de brioche chaude façon pain d’épices et sa glace aux baies rouges ? Dernier petit bonheur : la jovialité et le professionnalisme du chef Fabrice Dubos et de son équipe.
Pinxo
9 rue d’Alger
75001 Paris
tél. 01 40 20 72 00.

Mes derniers dîners en ville

Mine d’adresses
Paris (75)

Pas facile de trouver une terrasse digne de ce nom à Paris. 
Nous, gourmandes et pratiques, vous proposons une solution : le pique-nique (au Bois de Boulogne, aux Buttes-Chaumont, etc.). 
Et si vous avez la flemme de le préparer, feuilletez ce petit guide. 
Quartier par quartier, les meilleurs (et les plus trendy) salades bars, sandwicheries et autres concepts de vente à emporter ont été répertoriés : un panini roquette-aubergine de chez Sable rouge (41, av. de Suffren) à déguster sur le Champ-de-Mars, une salade poulet, riz rouge, pécan du Scoop (154, rue Saint-Honoré) au soleil des jardins du Palais Royal ou encore un savoureux sandwich tarama au pain sarrasin et algues de chez Bread & Roses (7, rue de Fleurus) au Luxembourg tout proche. 
Pour tous les goûts et tous les budgets. 
Guide du bien manger sur le Pouce à Paris, 14,50€, 
éditions de l’If.


Bistrot sympa pour cuisine sans bla bla
L'Amuse gueule
Envie de faire une pause entre le foie gras de la belle-mère, la dinde du 24 et la bûche de la tante Rose ? 
Alors poussez la porte de l'Amuse-Gueule, un bistrot très " Paris "où un beau zinc vous accueille en toute simplicité pour un verre de vins naturels (une bonne vingtaine) et quelques fines tranches de charcuterie de chez Conquet. 
Si vous venez le jeudi ou le vendredi, ce sera " coup d'blanc " et huîtres Marennes Oléron en provenance directe du producteur. 
Pour le dîner, place à une cuisine franchouillarde allant des oeufs mayo à la terrine de campagne en passant par le tartare, le confit ou le poisson du jour. 
Pour le " light ", deux grandes salades et une omelette avec de la roquette. 
Les desserts se la jouent classique et valeurs sûres : tiramisu, mi-cuit au chocolat, tarte maison. Un petit resto à l'accueil convivial et à l'ambiance décontractée où il fait bon se retrouver...
L'amuse-Gueule, 10, bd Morland , 
75004 Paris, 
tél. 01 44 59 85 51. 
Fermé lundi soir, samedi midi et dimanche.


L'Alcazar
Paris (75)
Néobrasserie

La mode peut être la pire des choses pour un restaurant. 
Conçu par Sir Terence Conran, l’Alcazar a failli être étouffé par un fugace succès d’ouverture. Aujourd’hui, ce restaurant élégant et lumineux a trouvé sa vitesse de croisière sous la direction habile de Michel Besmond. 
Mieux, il est devenu une bonne adresse de la rive gauche. 
Comment ne pas se sentir à l’aise sous l’immense verrière de cette grande
brasserie moderne, un espace démesuré, bordé par une cuisine-aquarium. 
Sagement, la cuisine a amorcé un retour aux sources affirmant une tonalité classique qui échappe à l’ennui et aux habitudes. 
A côté d’un formidable banc d’huîtres, on hésite entre le thon juste saisi et roquette, et l’impeccable poêlée de langoustines à la coriandre, le tataki de saumon et la formidable terrine de canard. 
Pour les plats, laissez-vous tenter par la volaille farcie au foie gras accompagnée de champignons à moins que vous ne préfériez la moelleuse épaule d’agneau confite au thym. 
Le dessert ? 
Le gratin de fraises des bois façon soufflé est une vraie gourmandise. 
Un dernier mot, si les vins ne sont pas toujours bon marché, ils sont parfaitement choisis. 
Menus à 20, 26 et 30€ au déjeuner, menu au dîner à 40€, et de 50 à 75€ à la carte. 
Un menu brunch le dimanche à 30€ pour les adultes et 15€ pour les enfants.
L’Alcazar
62, rue Mazarine
75006 Paris
tél. 01 53 10 19 99


Le Nouveau Bistrot de la Mère Simone

Le lieu, bien connu pour sa Cuisine du Nord, s’apparente de près à un restaurant dans lequel le nouveau propriétaire saura vous charmer avec son accueil chaleureux et sa cuisine Régionale, d’un genre gastronomique mêlant avec plaisir les mélanges audacieux mais en « bonne assiette » de la région. 
La carte y est variée et le camembert frit exquis. La relève de Simone est assurée !

 
Au plaisir de l’honnêteté provinciale
Surgères (17)

Une grande salle impeccable, les chaises rustiques cirées à souhait, l’étendard de soie brodé du Rotary International suspendu dans un coin, des dames sévères et bien mises pour vous servir. J’ai commencé par la salade Ronsard : fines tranches de magret fondant, grossier hachis tiède de pleurotes et de gésiers sur lit de frisée, morceaux de melon. Un régal. 
Ensuite, filet de boeuf au poivre vert : voici deux tranches généreuses, saignantes et tendres, avec, rare et bonne surprise, la sauce à part. 
Un riz délicieux. Des ceps exquis. 
Bref, la perfection dans le classicisme. 
Un troisième pour le pain : du gâteau, irrésistible ! 
Une critique : dans une ville qui s’enorgueillit de son beurre, on eut aimé un pot de « Surgères » sur la table, histoire de rendre hommage à ce pain des dieux !
Le Ronsard
24 av. de la Libération
17700 Surgères
tél. 05 46 07 00 63.


LA BRICIOLA

Une vraie bonne pizza, ça vous dit ? Oui, bien sûr, quelle question ! 
Alors, rendez-vous dans ce petit resto, entre murs de pierre, chaises bistrot et clientèle zadig-et-voltairisée. 
Après une bruschetta à la tomate, on se choisit une pizza classique à la scamorza (mozzarella fumée), à la pancetta, ou une diavola, au salami piquant. 
On peut aussi opter pour une pizza blanche (sans sauce tomate), pleine de roquette et de bresaola, et, là, on se ré-ga-le ! 
Les gros appétits continueront sur un bel affogato al caffè ou un tiramisu très (trop ?) crémeux. Ajoutez à tout ça les sourires maison, l’ambiance très famiglia, l’addition assez light, et vous avez trouvé votre cantine italienne du printemps ! Env. 25 €.
64, rue Charlot, 
Paris-3e.
Tél. : 01 42 77 34 10. 


Asia-tée

Un japonais méconnu, planqué derrière le Panthéon où un ancien horloger japonais (c’est dire l’exigence !) prépare des sushis parmi les meilleurs de la capitale, pour une poignée d’euros. 
Les plats du jour ne sont pas mal non plus, notamment un délectable gratin d’huîtres.
Asia-tée
4-7 rue de la Montagne-Sainte-Geneviève
75005 Paris
tél. 01 43 26 39 90.


Echappée thaïlandaise
Paris

Dans ce petit restaurant bien loin des bouddhas clignotants et autres néons éblouissants, la déco assez contemporaine laisse place à une cuisine authentique. 
Pas étonnant quand on sait que M. Wite, le chef, nous mitonne les recettes de sa grand-mère. Parfaite introduction avec la salade de riz croustillant dans laquelle se glisse une étonnante saucisse maison. 
Puis vient l’émincé de boeuf au basilic thaï, au goût plus prononcé, les gambas géantes au curry rouge et feuille de bergamote, les crustacés divinement parfumés, servis dans une noix de coco entière ou la pièce de boeuf d’une rare tendreté, grillée aux épices « maison ». 
Du côté dessert, on reste fidèle à la tradition avec une mangue au riz gluant ou on fait un écart (mais quel écart !) en commandant des nems au chocolat. 
Petite info dénichée en cuisine : 
Chaque mardi, le chef reçoit certains de ses produits directement de Thaïlande (dont des herbes et des fruits). C’est donc ce soir-là que vous attendent les plus belles surprises !
Menu midi à 15 €, le soir 35 €. Fermé samedi midi et dimanche. 
Thaï Spices, 
7, rue de l’Ave-Maria, 
75004 Paris, 
tél. 01 42 78 65 49.



Franco-nippon
Paris
Ploum
De grandes fenêtres, presque des baies vitrées, permettent de jeter un oeil dans la salle à la déco plutôt sobre. Ce restaurant s’affiche 100 % français pour les plats du midi, comme la blanquette de veau ou le gigot d’agneau et japonais.
Pour tout le reste : des sashimis, des sushis et des makis (tous très réussis), mais aussi une salade d’algues à la fleur de lotus, un rouleau de thon à la ciboulette et au sésame et du boeuf de Coutencie (notre boeuf de Kobé national, pour ceux qui connaissent) juste saisi à la plancha pour respecter sa qualité exceptionnelle. 
Quant au nom, ne cherchez pas. 
Ploum « c’est moi », répond le chef et « affinités électives, c’est mon associé, il adore Goethe ».
Ploum, les affinités électives
20, rue Alibert
75010
Paris, tél. 01 42 00 11 90.

En passant par la Bourgogne
Bon plan dans les deux sens du terme!

A toute Bourgogne qui se respecte, oeufs meurette et… bonnes bouteilles. 
Pour les oeufs, c’est la recette de Bernard Loiseau que l’on propose, c’est tout dire. 
Concernant le vin c’est pas mal non plus. 
L’incroyable carte des vins imaginée par Eric Goettelmann, le chef sommelier du relais Bernard Loiseau (Trois-étoiles au Michelin) présente 70 vins au verre, majoritairement régionaux et dont les prix s’étalent de 3 à 35€! L’hésitation est grande… 
Deux stratégies sont envisageables : 
La première est de prendre le vin dont on rêve ou dont on n’a jamais entendu parler, puis de commander le plat en fonction. 
L’autre solution, plus classique, laisserait son ventre, puis le sommelier décider en vue d’un accord savoureux. 
Et quelle réussite que ce Rully 1er Cru « Meix Cadot Vieilles Vignes » 2005 Vincent Dureuil-Janthial sur un jambon persillé de Bourgogne ou ce Chassagne-Montrachet 1er Cru « Vide Bourse» 2002 Bernard Morey sur un quasi de veau aux pleurotes. Passage obligé par le plateau aux douze fromages, proposé avec des fruits secs et frais selon la saison avec un nouveau verre de vin (mais toujours avec modération). 
Plus de place malheureusement pour les desserts qui semblaient à la hauteur du reste au dire des voisins conquis devant leur soufflé au Grand-Marnier. 
Menu du marché à partir de 23€. A la carte, menu à partir de 55€.
Loiseau des Vignes, 
31, rue Maufoux, 
21200 Beaune, 
tél. 03 80 24 12 06.


imprimer le documentImprimer la Page

Mes derniers dîners en ville

Bistrot de saveurs
Trouver un nom pour un restaurant relève du même défi que pour celui d’un enfant. 
Et quelle inspiration pour celui-là : « Et dans mon coeur il y a… » Tout un programme ! 
Dans l’accueil, il y a de la chaleur et des sourires. 
Dans la déco, un mélange de boiseries, de lumière tamisée et l’ambiance d’un bistrot à l’ancienne. Dans les verres, des vins à piocher dans une carte courte mais aux belles découvertes (comme ce vin bio du pays de l’Hérault, Petit Roubié à 20 € la bouteille), 
Dans la corbeille de (bon !) pain, du choix. 
Et dans l’assiette il y a… un mélange de saveurs de saison, d’originalité et de tradition : Parmentier de confit de canard, pavé d’espadon (généreux) aux pois gourmands croquants, noisette d’agneau au romarin, pain perdu (très !) copieux, ou encore cette poêlée de prunes flambées et quenelles de mascarpone. 
En résumé dans notre carnet de bons plans il y a une nouvelle adresse. 
Entrée 12€ environ, plat 22€, dessert 9€.
Et dans mon coeur il y a ... 
56, rue de Lancry, 75010 
Paris, 
tél. 01 42 38 07 37.
Fermé le samedi midi et le dimanche.


La famille
Paris (75)

Impossible de venir dans ce restaurant par hasard. Si vous n’avez pas réservé, il y a peu de chance que vous puissiez y dîner.
Mais, une fois assis, on ne le regrette pas. Le chef a fait quelques passages auprès de grands chefs comme Gilles Shoukroun, au Café des Délices et sa cuisine s’en ressent : mélange de saveurs et d’épices venues des quatre coins du monde. 
Les moules aux poireaux arrivent épurées, relevées d’un beurre noisette au sirop d’érable, la blanquette de veau se parfume de sésame et vient enrober de son onctueuse sauce des pois gourmands croquants alors que le petit pot au chocolat et piment d’Espelette titille (un peu trop) vos papilles.
La Famille,
41, rue des Trois-Frères,
75018 Paris,
tél. 01 42 52 11 12.


ETC...

On ne va pas y aller par quatre chemins, ce resto-là est notre coup de cœur du printemps. Une déco chicos et cosy à la fois, avec murs bronze et chaises façon Prouvé, un accueil délicieux et une cuisine qui l’est encore plus. 
Et pour cause : derrière ce bistrot pas donné, certes  des beaux quartiers, il y a Christian Le Squer, le chef (3 étoiles !) de Ledoyen. 
D’où de vraies petites pépites, aux saveurs franches et bien marquées, comme ces légumes frais (petits pois, fèves, asperges) à l’« eau de radis », une émulsion rosée et délicate, ou l’incroyable persillade liquide aux senteurs des bois et crustacés dont on vous laisse la surprise. 
Suivent le boudin maison au coulis passion, cinglant, ou la noix d’entrecôte laquée de soja-ciboulette, impeccable. 
Au dessert, les petits pots vanille-café, avec leurs galettes bretonnes tièdes, vous rappellent ce qu’est le bonheur. 
Aaaah, que c’est bon ! A partir de 55 ¤.
ETC... 2, rue La Pérouse, 
Paris 16e. 
Tél. : 01 49 52 10 10.


Madame Shawn  
Elle sévissait déjà du côté de République, la voici qui débarque à la porte Maillot. 
Madame Shawn s’est-elle embourgeoisée en route ? 
Un peu, sans doute, mais on fond pour cette ambiance nuit d’Asie : 
Orchidées, murs chocolat, nappages pourpres. 
Cliché, OK, mais glamour. 
Tout comme les beignets de crevettes aux herbes thaïes ou la salade de bœuf à la citronnelle, vraiment bonne, vraiment fraîche. 
Le tigre qui pleure (filet de bœuf mariné et sauté), lui, manque de tendresse, mais le saumon à la sauce curry rouge « pénétrante » (sic), le poulet sauté à l’ail et les nems au chocolat se laissent picorer. 
Au finish, un assez jolimoment, même si, pour ce prix-là, on aimerait un peu plus d’attention en cuisine.
Env. 45 €. 
28, rue Duret, 
Paris-16e. 
Tél. : 01 45 00 45 20.


Sur les chemins de la Provence
Cap au sud pour les derniers beaux jours
Collias (30)

Ici, se dévoile la cuisine de Jérôme Nutile, revenu au pays après avoir été sous-chef chez Georges Blanc (3 macarons au Michelin). 
D’abord les entrées : sublimes fleurs de courgettes farcies d’un aérien caviar d’aubergines et d’une touche de massalé, ou subtile et surprenante meringue d’huîtres. 
Suivent les plats sans surprise ni fausse note. 
Le temps passe, la température baisse et on arrive tranquillement aux fromages. 
Et c’est Jean-Luc Sauron, qui vous avait déjà fait découvrir l’existence d’un vin blanc du Duché d’Uzès ou un chardonnay du Domaine du Chêne de Castelnau-Valence, qui vous proposera l’incontournable Pelardon ou d’autres fromages fermiers de la région. 
Préférez les beaux jours pour profiter de l’extérieur (on aime moins la salle intérieure) et des tables n° 10 à 15 pour la tonnelle.
Hostellerie Le Castellas
Grand’Rue
30210 Collias
tél. 04 66 22 88 88.

Casa Cristo

Encore une salle, tête d’épingle, où Cristo s’active pour servir les pâtes fraîches maison, pizzas croustillantes et antipastis délicats qu’il prépare tout seul en
cuisine. Il faut être un peu patient, mais le jeu en vaut la chandelle et l’addition sait raison garder.
20 rue Pierre-Leroux
75007 Paris
tél. 01 45 67 86 07.


ITINÊRAIRES

Mais que c’est bon d’arriver dans un endroit aussi juste ! 
Déco raffinée (murs cannelle, pierre et bois), accueil adorable, cuisine inventive. 
Dès la lecture des grandes ardoises, on sait qu’on va se régaler. 
Arrivent des asperges rôties à la vinaigrette de foie gras, cinglante, et au thon séché, miam ! 
Puis un turbot en cocotte au jambon ibérique, servi sur des haricots noirs : grand moment. Devant le niveau du chef, on fonce sur les desserts sans hésiter, la compotée de rhubarbe aux fraises, glace vanille et fenouil est à tomber, comme la tarte au citron revisitée, et toute la carte des vins. 
Même la douloureuse fait plaisir, ici : 34 € pour un menu de ce calibre, franchement, on ne comprend pas pourquoi vous n’avez pas encore réservé. A partir de 29 €.
5, rue de Pontoise, Paris-5e. Tél. : 01 46 33 60 11.
Un avant-goût d'étoiles


Paris (75)

Le Chiberta de Guy Savoy, chef parisien triplement étoilé, ne désemplit pas. 
Dans la salle dite oenothèque, les bouteilles (vides) de grands crus habillent le mur, alors qu’ailleurs d’autres bouteilles (pleines) attendent d’être choisies à l’abri de vitrines à température contrôlée. 
La cuisine ? Juste et sobre. La crème de langoustines et carottes citronnelle-gingembre avec langoustines rôties est tout en légèreté : le tourteau étonne dans son Médusa bol et se déguste à la cuillère alors que le jarret de veau « confit-braisé » inspire le respect avant même que son fondant soit découvert. 
Pour les desserts, c’est selon la faim : baba au rhum-ananas, figues, en trois préparations et sorbet au lait d’amande ou la fameuse (et très rafraîchissante) terrine de pamplemousse, sauce au thé…
Le Chiberta
3 rue Arsène-Houssaye
75008 Paris
tél. 01 53 53 42 00.


L’ourcine
Paris (75)

Menu écrit sur une ardoise, tables en bois et grosses tranches de pain de campagne…
Les produits suivent le marché et la toute petite carte les résume parfaitement.
Dîner canaille avec un carpaccio d’oreilles de cochon suivi d’un énorme tournedos d’entrecôte roulé aux pieds de veau. 
Repas plus « léger » : velouté d’asperges entourant une royale de foie gras, puis un filet de lieu jaune sur une fine fondue d’aubergines, accompagné d’une bisque de homard émulsionnée, digne des plus grandes tables. 
Côté desserts, c’est malheureusement un cran en dessous et le service souriant est un peu débordé. Mais ils méritent qu’on leur laisse le temps de se rôder !
L’Ourcine,
92, rue Broca,
75013 Paris,
tél. 01 47 07 13 65.


L’ENTÊTÊE

L’endroit est tout mini, tout joli. Plancher brut, mobilier bleu Nattier, mur noir servant d’ardoise. Tout au fond, la cuisine et son elfe, la chef qui surveille si l’on mange le contenu de nos assiettes. Faut dire qu’elle y met tout son coeur : le cappuccino champêtre à la crème d’ail déborde de générosité, les croustillants de boudin noir sont impec, et le filet de bar au beurre vanillé, servi avec une purée de patates douces, est un bijou de délicatesse. Une soupe d’ananas surmontée de chantilly à la coriandre et une mousse de dattes flanquée d’une drôle de salade d’herbes sucrées clôturent ce dîner exquis, arrosé par une divine rareté : du clos rougeard 2003 (saumur-champigny) servi au verre. On dit bravo ! Env. 35 ¤.
4, rue Danville, 
Paris-14e. 
Tél. : 01 40 47 56 81

Mes derniers dîner en ville

Le Chalutier de Gérard Depardieu
Paris (75)

Lancé par le tandem Audiot-Depardieu, après le succès remporté à la « Fontaine Gaillon », voilà un nouveau lieu conçu pour la convivialité. On mise ici sur les fruits de mer, huîtres, bulots, bigorneaux, crevettes grises. 
On se concentre sur des plats tout simples, carpaccio de thon mariné, tartare de bar, tarte aux fraises, sans oublier quelques spécialités « d’en face » comme les raviolis aux langoustines, beurre au citron. 
Le vin est servi au pichet : pour les blancs, Mâcon et Chablis, pour les rouges, Côtes de Blaye et Groslot (vin de Depardieu). 
On peut passer prendre son plateau de fruits de mer pour l’emporter à la maison. 
A table ? Et comment ! 
On a aimé : la corbeille le pain juste grillée et le beurre de chez Bordier, le meilleur du monde, posé sur la table dès l’arrivée.
L’écaille de la Fontaine
15, rue Gaillon
Paris 75002, tél.
01 47 42 02 99.


35 DEGRES OUEST
Paris (75)

Il y a le poisson canaille, le poisson branché, le poisson cru, et puis il y a le fish & chic, comme ici.
Accueil propre sur lui, clientèle cravatée, déco raffinée, bienvenue dans le 7e arrondissement. Tiens, même la carte est tirée à quatre épingles : pureté, clarté, sobriété.
Ce qui est bien, c’est que les assiettes sont impec, elles aussi. 
En entrée, les langoustines poêlées sont exquises, et les sardines tièdes et argentées font un beau contraste avec leur rougail de poivron bien pimenté. 
Ensuite, si les noix de saint-jacques à la brunoise de butternut sont un poil trop douces, la sole en croûte de parmesan aux girolles est d’une rare élégance. 
Et la poire à la cannelle au feuilletage caramélisé fait un dessert parfait.
Le seul écueil, ici, c’est l’addition, mais bon, quand le poisson vole haut... Environ 60 €.
35, rue de Verneuil, 
Paris-7e. 
Tél. : 01 42 86 98 88.


Paris Curry
Paris

Si Paris déploie pléthore de candidats à vos envies d’Inde, on ne boude pas son plaisir de venir et revenir à la table de celui-ci. 
Dissimulé dans une jolie ruelle du quartier Arts et Métiers, The Party, le dernier-né de la cuisine indienne en bord de Seine se dérobe aisément aux regards distraits. 
Courez-y, ça risque de ne pas durer ! 
Le patron, jeune brahmane, occasionnellement mannequin pour Hermès, confesse s’être lancé dans l’aventure par pur « amour du contact ».
Ajoutons du goût. Glissé dans une enveloppe « comme une lettre à la poste », le menu résume l’essentiel de la gastronomie indienne, et annonce de copieuses assiettées qui, à l’inverse du calamiteux personnage de Blake Edwards, ne commettent aucun impair. 
Les produits tout frais du marché sont relevés ce qu’il faut en gratin d’aubergines, curry de petits pois ou de gambas… 
Mais n’esquivez sous aucun prétexte le cultissime triptyque lassi-cheese nans-butter chicken, ce dernier préparé dans des tons rouges parfaitement assortis à un décor « bolly-Liberty » très réussi. 
En tout cas, il n’est pas sur notre liste noire, et ce n’est pas par erreur que vous figurerez sur celle des invités.
Entre 20 € et 35 € en menu dégustation ou à la carte, vin compris. 
The Party, 
10, rue des Fontaines du Temple, 
75003 Paris, 
tél. 01 42 77 30 67. 
Ouvert tous les jours.


Chez Georges

Envie d’une tranche de vieux Paris ?
Georges vous tend les bras. Solidement arrimée à la porte Maillot depuis 1926, cette maison vient de changer de mains pour passer entre celles, expertes, du bien nommé Georges Menut (La Grande Cascade). 
C’est pile l’endroit où l’on va un jour de blues se faire un filet de boeuf au poivre, avec de vraies grosses frites croustillantes ou une andouillette avec pedigree tip-top. 
Déjà, là, on se sent mieux, mais si on se laisse aller à goûter le millefeuille à la vanille ou le baba au rhum, on devient accro. 
Dites, M. Georges, on peut s’abonner ? Environ 40 €.
273, bd Pereire, 
Paris-17e, 
tél. : 01 45 74 31 00.

En passant par la Drôme
Nostalgie et cuisine buissonnière
Pont de l'Isere (26)

A Pont-de-l’Isère, où Michel Chabran tient une de ces maisons chaleureuses. 
Il fait bon prendre le temps de s’arrêter dans cette salle à manger bourgeoise, prolongée par un délicieux jardin. 
Comme l’homme est aussi sympathique que généreux, sa cuisine reflète cette empathie avec la vie. Intransigeant sur les produits, habile dans les cuissons et les assaisonnements, il compose des plats qui reflètent l’humeur des saisons et son sens aigu des saveurs.
Un plaisir rayonnant accompagne les artichauts au homard, le dos de cabillaud aux herbes, la fricassée de poularde de Bresse aux morilles à la crème…
L’on conclut avec bonheur en se régalant d’un soufflé chaud au chocolat, accompagné d’une crème glacée à la truffe.
Michel Chabran
Pont de l'isère 
26500

Halte de charme

Ravioles d’anguille fumée, cabillaud confit en feuilles d’ail rose, chevreuil pané aux amandes et aux pignons avec un jus de gingembre… Voilà un échantillon des plats qui vous attendent à La Montagne, une grande maison en pierre du pays, aux confins
de la Champagne et de la Bourgogne. En cuisine, Jean-Baptiste Natali (Une-étoile au Michelin), au parcours international, propose une cuisine riche en saveurs et tout en fraîcheur. Les poissons arrivent directement du port de Roscoff, le gibier des forêts alentour, quant aux légumes, il les cherche auprès des fermiers de la région. L’importante carte de champagnes plutôt axée petits producteurs (dont le très bon Bernard Breuzon) rappelle que l’on est en plein dedans. Le reste de la carte des vins
est « classique » c’est-à-dire beaucoup de bourgognes, de bordeaux, de vins de Loire, etc. Pour un déjeuner, un dîner et
pourquoi pas le week-end puisque La Montagne est aussi un hôtel. Menus à partir de 28€.
La Montagne, rue Pisseloup, 

52330 Colombey-les-Deux-Eglises, 

tél. 03 25 01 51 69. 

Fermé lundi et mardi.



Vous aussi, vous êtes au régime ? Alors, foncez dans ce joli petit resto où l’on cuit tout à la vapeur, y compris le tournedos Rossini (on n’a pas goûté), et où l’on rehausse les plats avec des sauces infusées d’herbes mystérieuses. 
On commence par d’exquis rouleaux de saumon et de mozzarella ou une bonne grosse assiette de légumes (signée Joël Thiébault), servis avec un peu d’aïoli et d’anchoïade, on continue avec un tataki de bœuf vapeur à la citronnelle ou un râble de lapin à la pimprenelle, on termine avec un rouleau de fruits exotiques : 
C’est tendre, délicat, différent. Et pour une fois, en sortant, on ne culpabilise pas (trop). 
Env. 35 €.
49, rue Balard, 
Paris-15e. 
Tél. : 01 45 57 71 90.

Phyto Bar
Le plus tradi :

Ici, viande rouge et volailles ont droit de cité, à condition de montrer patte verte ! C’est bon et raffiné (crêpe de sarrasin aux petits légumes), ça ressemble à de la cuisine tradi (tarte Tatin, mousse au chocolat) et c’est garanti 100 % bio, même le rhum des cocktails.
Menus, de 16,50 € à 18 €.
47, boulevard Saint-Germain, 5e. 
Tél. : 01 44 07 36 99
Tous les jours, de 11 h à 1 h du matin.


L’Italie à la fête

Voilà unedizaine d’années que le flamboyant Massimo Mori fait passer le message de la gourmandise de ses racines. 
On l’avait découvert au Caffe Armani, il vient de s’installer place de la Bourse, reprenant un lieu superbe, imaginé par Philippe Stark. 
Chineur de produits et gourmand intègre, Massimo a, en effet, choisi Venise pour laisser dériver sa fantaisie, aménageant un large bar pour exposer ses entrées qui mettent l’eau à la bouche. 
Des saveurs à profusion qui se déclinent autour de l’araignée décortiquée, de la morue mantecatto, de soupes de coquillages. 
Ne manquez pas le fabuleux risotto à l’encre de seiche et aux seiches, et le sabayon au champagne, à tomber de bonheur.
Mori Venice Bar
2, rue du Quatre-Septembre
75002 Paris
tél. 01 44 55 51 55.


Et si Lyon m'était compté...
Mathieu Viannay
Lyon (69)

Une cuisine inventive mais qui ne laisse pas le traditionnel de côté pour autant comme avec cette fricassée d’asperges crues et cuites, oeufs mollets, purée à la truffe, ces travers de cochon fermier caramélisés jus d’agrumes aux épices, sablés à la farine de châtaigne, Saint-Jacques poêlées ou l’incontournable dessert de la maison : madeleines tièdes au miel, glace au fromage blanc. 
Subtil et goûteux.
Mathieu Viannay,
47, av. Foch
69006 Lyon,
tél. 04 78 89 55 19.


Bistrot de luxe
Paris (75)

En rendant ses Trois-étoiles, Alain Senderens a rajeuni de 20 ans. 
Finie l’angoisse de la perfection, place à la liberté. Le chef se glisse avec délices dans une cuisine dans l’air du temps qui scande les saveurs, fait appel au métissage, revisite les classiques.
Les chipirons à la plancha avec des artichauts à la barigoule et un verre de manzanilla jouent, ton sur ton, la sensualité. 
La côte d’agneau et l’épaule au curry javanais, mangue et citronnelle, chantent les influences orientales sur un accord parfait et le somptueux mille-feuille rappelle le temps des étoiles : 
La recette est inchangée. 
Alors bistrot de luxe, brasserie opulente ou « gastro Sans doute tout à la fois.
Senderens
9, place de la Madeleine
75008
tél. 01 42 65 22 90.