mardi 20 janvier 2009

Mes derniers dîners en ville

Fête gourmande en grande Banlieue
Cormeilles (27)
On l’a connu parisien étoilé aux fourneaux de la Braisière. Bernard Vaxelaire a fait le pari réussi d’ouvrir un vrai bistrot de campagne ancré à quelques kilomètres de la mer. Dans une maison qui a revisité ses allures normandes (tons frais vanille et violine), il a ouvert spontanément sa cuisine aux influences du pays d’Auge : croustillants de pieds de cochon aux bulots, lisettes au vin blanc, rognons de veau à la lie-de-vin, pommes de terre farcies aux moules ou salade d’encornets aux épices, fromages fermiers et soupe de fruits d’été du vieux garçon (gardez-lui une petite place). Une cuisine du marché entre terre et mer, à des prix tout doux, qui donnent envie d’y laisser son rond de serviette.
Restaurant Gourmandises
29 rue de l’Abbaye
27260 Cormeilles
tél. 02 32 42 10 96.


La Salumeria
Répétez après moi : sa-lou-mé-ri-a. Ça veut dire épicerie en italien. Ici, c’est une chouette cantine transalpine (ouverte par l’équipe de la Pizzetta voisine), qui bobo-ise tranquillou cette avenue chic. La terrasse étant très demandée, ne rechignez pas à grignoter à l’intérieur, et reluquez dans la vitrine les produits en v.o. : bresaola, parmigiano et tutti quanti. Sachez qu’on ne sert pas de plats chauds ici, à part des paninis exquis (fromage de Lombardie, tomates et beurre aux truffes, par exemple). Mais encore ? Des carpaccios de boeuf ou d’espadon fumé, ou de potiron au fenouil, sésame, romarin, et une tarte ricotta-poire. A arroser d’un Nero d’Avola (Sicile), et avanti ! Entre 20 et 40 €, selon le vin...
20, avenue Trudaine, Paris-9e
Tél. : 01 42 82 06 32


SOBANE
Loin des restos « barbecues coréens » enfumés, ce micro-resto aux murs patinés de brun est une vraie bonne pioche. La carte ? Coréenne en diable. Elle vous fait voyager avant même que n’arrivent les assiettes. Lancez-vous au hasard : salade de bulots au piment rouge (hot !), raviolis grillés au porc et à la ciboulette... tout est frais, bien fait, exquis. Le clou de la maison, c’est le menu « gourmet » servi au déjeuner : salade fraîcheur (petits légumes avec granité soja), raviolis et poulet épicé grillé, poisson cru, bœuf sauté aux poivrons verts et sésame noir, riz gluant, dessert du jour, le tout pour 16,50 € ! On arrose d’un thé explosif au gingembre, et on remercie pour tant de grâce. Bravo ! Carte, env. 25 €.
5, rue de la Tour-d’Auvergne,
Paris-9e.
Tél. : 01 48 78 02 91.


Yugaraj
Paris (75)
Voyage au pays des épices
Avec le courant furieusement tendance de la cuisine « fusion » qui aime
mêler les gourmandises mondiales, le retour aux sources permet de remettre
les pendules à l’heure. Voilà près de vingt ans que cette maison très joliment
décorée et parfaitement tenue par Kulendram Mayapen entraîne les Parisiens sur les chemins buissonniers de la cuisine indienne. Bonne nouvelle, la maison est au meilleur de sa forme. Un cuisinier habile invite au voyage dans une gourmandise singulière qui requiert le sens de la mesure et les secrets des épices. A partir de produits signés par les meilleurs producteurs, il grille, saisit et mitonne des crevettes, des poissons, des volailles et de l’agneau en les mystifiant par des saveurs magiques. Très vite, on perçoit la différence entre un grand restaurant et une gargote exotique. Les déclinaisons du tandoori apparaissent comme exceptionnelles, les filets de poisson à la noix de coco rappellent un voyage à Goa, le chicken tika (au poulet de Bresse, s’il vous plaît !) est aussi fondant que savoureux et le bara kebab, jarret d’agneau aux épices et aux herbes, signe un plat magnifique. Pour le dessert, optez pour l’ananas Victoria à la cannelle, il est sublime. Incidemment, le voyage indien apprend que les épices ne veulent pas dire
le feu dans la bouche mais plutôt un sens des nuances et une sublimation des saveurs. Menu entrée + plat à 19€, pour le déjeuner, du mardi au vendredi. Menu à 29,80€ et 45€ à la carte.
Yugaraj
14, rue Dauphine
75006 Paris
tél. 01 43 26 44 91


BIGARRADE
Il souffle ici un air de printemps : murs blancs peints d’arbres délicats, chaises vert pomme, suspensions design. Un air chic, aussi, avec service plus que parfait et grands sourires. Le chef vient d’un palace, ça laisse des traces... jusque dans l’assiette, tirée à quatre épingles. Le menu déjeuner nous a scotchées : bouchée de thon au yuzu, saint-jacques aux asperges, herbes et ail des ours, ris d’agneau aux cacahuètes et radis, colin aux épinards et agrumes, gâteau au chocolat avec crème gélifiée coriandre-citron et glace mangue. Le tout était divin, malin, cuit à la perfection, et... nous a coûté 35 ¤ par personne (le soir, c’est plus cher). On a compris pourquoi on a eu tant de mal à avoir une table !
106, rue Nollet,
Paris-17e.
Tél. : 01 42 26 01 02.


LE GAIGNE
Dans la tendance « mon resto est un mouchoir de poche », celui-ci est très mimi. Murs blancs, touches violettes sur les nappes et tableaux légumiers, on sent l’endroit qui monte, qui monte. Le chef, passé chez des grands (Gagnaire, Anton), se donne un mal fou et fait (souvent) mouche. Ses cromesquis de morue au cresson sont bons, bien qu’un poil trop tièdes, son « pâté en croûte » de mozzarella, tomates, courgettes et poivrons est amusant, bien qu’un poil trop froid, son rouget au plat, sauce curcuma, est frétillant. Côté desserts, on voulait juste goûter la compote de rhubarbe à la crème de mascarpone et au romarin, mais c’était tellement bon qu’on a tout dévoré. Avouez que ce serait vraiment dommage de ne pas partager cette nouvelle adresse avec les copines… A partir de 16 € (déjeuner).
12, rue Pecquay,
Paris-4e.
Tél. : 01 44 59 86 72.


Rustique et chaleureux
Paris (75)
Reprenant un bistrot des années 40, Hide Ishizuka le titi japonais, ancien sommelier du château Cordeillan-Bages à Pauillac affiche une gouaille parisienne pour mettre les gourmands dans sa poche. Il a déniché un chef enthousiaste, un bon professionnel qui illustre une cuisine nostalgique, mais savoureuse. Ne cherchez pas les molécules dans les assiettes, mais, du concret, du sensuel. La démonstration est faite de main de maître avec des terrines superbes, un saucisson de Lyon pommes à l’huile franchouillard, un steak au poivre à la sauce pointue qui réchauffe l’émotion et une exquise crème brûlée au pommeau. Pour les vins, l’ancien sommelier connaît le métier sur le bout de la langue et sa carte recèle des trésors.
Le Petit Verdot
75, rue du Cherche-Midi
75006 Paris,
tél. 01 42 22 38 27.


Mythique
Reims (51)
Poulain de l’écurie Ducasse, Didier Elena est venu de New York pour rependre un lieu mythique. Un regard serein sur le classicisme et un penchant marqué pour les déclinaisons des saveurs. La langoustine royale est proposée en chaud et froid avec une noix coraillée, des noix, des pistaches et des amandes ; le ris de veau est cuit à blanc et croustillant, accompagné de jambon blanc, de poireaux et de tomme de Groze et le caramel en croustillant de pralin est rafraîchi au Carambar.
Autant de préparations qui confessent une technique irréprochable et une vraie maîtrise des mariages de saveurs.
Reste que le service parfait et l’impression exquise de vivre en dehors du temps font des Crayères une étape exceptionnelle (les chambres sont sublimes) à une grosse heure de Paris.
Château Les Crayères
64, bd Henry- Vasnier
51000 Reims
tél. 03 26 82 80 80.


Crêperie de poche
Le Croisic (44)
Qui va au Croisic se doit d’essayer de percer le secret des galettes au blé noir de cette petite crêperie, secret jalousement gardé depuis 1936. La carte ? Quelques originalités (aux saint-jacques, à l’andouillette) mais surtout des classiques qu’il ne faut en aucun cas rater. Goûtez à la jambon-fromage et demandez d’où vient le fondant de la garniture (nous, on a fait chou blanc !). On en prend une, puis une autre…
Vient enfin le moment du sucré et, forcément, on se laisse tenter par la classique beurre-sucre, qui arrive coiffée d’un généreux morceau de beurre au sel de Guérande qui fond lentement, lentement… Pour réveiller tout ça, une bolée de cidre fermier et vous voilà requinqué, prêt pour une balade sur la côte sauvage toute proche et un grand bol d’air de l’océan en prime. Le plus : une petite terrasse de 16 places au calme dans la rue piétonne.
Crêperie Le Bot
6 rue Marine
44490 Le Croisic
tél. 02 40 23 02 07.


Classique éclatant
Paris (75)
L’enseigne est un hommage à Auguste Escoffier, fameux cuisinier qui lança le Ritz et inventa la pêche Melba. Il revendique une inspiration classique qui ne refuse pas la modernité. Sa poitrine de cochon rôtie servie avec d’exquis légumes relevés d’un pistou d’herbes éclate de gourmandise.
Quant au thon aux piquillos accompagné de haricots tarbais au chorizo, il révèle un cuisinier qui n’hésite pas à faire résonner les goûts tonitruants. Ajoutons aussi le soufflé au chocolat qui montre un vrai savoir-faire et illustre le plaisir des souvenirs
Auguste
54 rue de Bourgogne
75007 Paris,
tél. 01 45 51 61 09.


Bonne Pioche
Paris (75)
Essayez de changer vos habitudes et partez de la très jolie carte des vins pour décider du menu. Le Morgon de Marcel Lapierre, vin de fraîcheur mais de belle vivacité, vous conduira vers le thon mi-cuit mariné au gingembre. Envie d’un Mas Lachevalière de chez Michel Laroche, doux et typé, un Trois Grappes toujours de la même maison ? Alors le dos de cabillaud croustillant, ragoût de blettes, cardons et citron confit sera son accompagnement. Et parce que c’est un vrai coup de coeur (mais peut-être plutôt un vin « d’hiver »), laissez-vous tenter par l’ultra-moelleux fondant au chocolat qui fera honneur à l’Arzelle, un Saint-Joseph des Vins de Vienne. Derrière toutes ces bonnes choses, Eric Martin, arrivant tout droit de 17 ans de bons et loyaux services aux commandes des salles des plus grandes tables étoilées de la capitale.
L’ami Marcel
33, rue Georges Pitard
75015 Paris,
tél. 01 48 56 62 06.

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