lundi 19 janvier 2009

Mes derniers dîners en ville

Un petit tour en Corse
La Villa corse
Le meilleur de l’île de Beauté
Si l’odeur du maquis vous manque, qu’une envie de fromage ou de charcuterie corse vous assaille, direction, la « nouvelle » Villa corse (sa grande soeur se trouve dans le 15e). Au commande, un chef, corse bien sûr, et derrière lui, Augustin Grisoni, originaire d’un petit village du Niolu, amoureux de son île et de tous ses
produits. Goûtez au jambon de Calacuccia (son village), digne d’un parme, au velouté de châtaignes façon cappuccino (gourmand et aérien), aux raviolis cèpes-châtaignes à la crème de truffes (divins), au déjà célèbre risotto de figatelli ou à la race méconnue de veau de lait tigre de la ferme Abbatucci, cuit en cocotte. Faire l’impasse sur les desserts ? Malheureux, ce serait se priver d’un moelleux tiède à la châtaigne qui fait l’unanimité chez les amateurs ou d’une subtile panacotta aux herbes du maquis qui fond de douceur en laissant un délicieux arrière-goût de Corse… La belle carte des vins rassemble le meilleur de l’île : Clos Canarelli, Domaine Peraldi, San Micheli. Plus de cent références dont une vingtaine proposées au verre. Un petit voyage culinaire en attendant les vacances. Menu midi à 25 €, carte 55 € environ (M. B.).
La Villa corse, rive droite, 141, av. de Malakoff, 75016 Paris,
tél. 01 40 67 18 44.


Du soleil dans l’assiette
Paris (75)
Côté hiver, une salle qui ressemble à un foyer de théâtre (normal, le restaurant est dans le théâtre Edouard VII). Côté printemps-été, une terrasse qui s’étend sur une place piétonne en plein coeur de Paris. Et côté carte, les saveurs ensoleillées de Zana Murat. Subtile assiette de brocolis tièdes, très belle côte de veau, rosée à coeur, tagine de veau au citron, bon comme là-bas, et pour terminer, une faisselle recouverte de sauce au caramel et beurre salé. Une cuisine très juste non seulement en cuisson, mais aussi en assaisonnement. Inutile donc d’attendre une soirée théâtre pour aller découvrir la cuisine d’une femme de talent.
Le Café Guitry
10, place Edouard VII
75009 Paris
tél. 01 40 07 00 77.


Les Petites Sorcières
La très blonde, la très Nordiste Ghislaine Arabian est de retour. Après quelques aventures avortées, la voici dans un joli bistrot aux murs blancs et aux banquettes rouges. A la carte, ce jour-là : de divins harengs-pommes à l’huile, puis un parfait haddock poché aux épinards et crème citronnée, ou encore un méga-onglet au vinaigre de xérès et aux échalotes, avec, chose rare à Paris, des frites dignes de ce nom. Au dessert, on préférera une pomme au four à la cassonade, toute simple, à la crème prise au croissant et au chocolat noir. Au finish, on tient là l’une des vraies bonnes affaires du moment, surtout au déjeuner. Formules à 20 et 25 € au déjeuner, env. 60 € au dîner.
12, rue Liancourt, Paris-14e. Tél. : 01 43 21 95 68.


Sain d'esprit
Paris
Pour commencer, l’Esprit Tchaï est une bouffée d’oxygène dans un quartier qui fait la grève du zen. Avec ses bars Charbon, Mécano, Mercerie et autres du même métal, c’est entendu, le carrefour Oberkampf - St-Maur possède un cœur brut de fonderie… qui commence a avoir l’âge de ses artères. Elevée au
milieu de l’agitation, dans un ancien bar-tabac dont seul le dallage mosaïque a survécu, cette délicieuse gargote évacue décors trop étudiés et fonds sonores tonitruants pour aller à l’essentiel : quatre tables plus quelques recettes maison toujours saines, goûteuses, pratiques et de préférence bio que le voisinage
aime savourer à la hâte. Ici, les habitués défilent par genres à la vitesse de l’aiguille sur le cadran : employés de bureaux le midi, mères et progénitures à la sortie des classes, habitants du coin et noceurs jusqu’à 22 h, rideau ! Quoi de plus naturel (dans les deux sens du terme) ? Tortillas espagnoles au chorizo
maigre et burritos végétariens emportent largement le morceau, tandis que les plats du jour comme le biryani de poulet aux onze épices, la salade de taboulé
au boulghour et l’excellent potage aux huit légumes rehaussé de croûtons aillés ou de quinoa promettent de fameuses ventrées. Cake carottes-gingembre-
cannelle, mousse au chocolat à l’ancienne (sans sucre ajouté !) et milk-shake au lait de soja servis treize à la douzaine sont autant d’incitatifs à ne pas sous-estimer… Plats entre 3€ et 7,80€.
L’Esprit Tchaï, 115 et 123, rue Oberkampf, 75011 Paris.


JEAN
Oui, bon, la déco est zarbi, façon cottage normand. Mais, ici, la cuisine est pile dans l’air du temps. Un jeune chef, Anthony Boucher, remplace la star Benoît Bordier, parti cuisiner sous d’autres cieux. Et on dit bravo, parce qu’il a tout compris, Anthony. Ses escargots aux épinards, émulsion de fenouil et crumble ail-persil renouvellent le genre. Idem pour ses langoustines mâche-grenade-céleri, vraiment classieuses, ou son cochon en deux déclinaisons : confit d’un côté, en crème de boudin noir chocolatée de l’autre. Les desserts, eux, sont signés par une jeune pâtissière américaine, et elle assure ! Alors, oui, tout cela a un prix, mais vous le valez bien, non ? Env. 75 ¤.
8, rue Saint-Lazare, 
Paris-9e. 
Tél. : 01 48 78 62 73.

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